vendredi, 11 avril 2025 Best of d’un grand artiste français psychédélique, vieux et inconnu (Dixiefrog – 2025) Durée 57’42 – 16 Titres
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Eric Ter appartient à cette catégorie d’artistes qui ont quasiment tout vu et rencontré peu ou prou tout ce qui peut compter dans une carrière musicale, sauf peut-être un véritable succès qui soit à la hauteur de leur talent … Mais là où certains sont devenus aigris et se sont renfermés sur eux-mêmes avec les années, il a pour sa part pris le parti d’en rire, ou tout du moins d’en sourire, avec ce florilège de ses meilleurs morceaux enregistrés depuis son retour précipité des Etats Unis où il a tenu un petit studio d’enregistrement durant deux décennies. Auparavant, Eric Ter avait croisé le fer avec Dick Annegarn, Alan Stivell et Marcel Dadi, signé divers contrats et enregistré quelques albums, fréquenté Joe Boyd, Robin Millar et Mick Taylor et même passé six mois à Londres sur fond de psychédélisme et de LSD, de quoi s’assurer une vie trépidante, peut-être un peu trop parfois, tout en restant dans un anonymat qui lui colle durablement à la peau, un peu à la manière du sparadrap du Capitaine Haddock. Et comme pour mieux nous rappeler qu’il est un artiste chaleureux au possible et très fortement attaché à la langue de Bill Deraime, c’est un ouvrage au titre très direct qu’Eric Ter nous présente avec « Best Of d’un grand artiste français psychédélique, vieux et inconnu », un recueil de seize titres sur lequel il laisse libre cours à nombres d’influences qui vont d’un rock psyché à un blues qui ne l’est pas moins, en passant par du hip hop, de l’electro, de la chanson et plus largement par tout ce qui peut traverser l’esprit débordant d’imagination de ce guitariste hors pair. On entrevoit des influences aussi changeantes que réjouissantes, des relents directement venus de Frank Zappa, de Creedence Clearwater Revival, d’Alain Bashung, de Christophe, de Thiéfaine, de Tom Novembre ou de CharlElie mais aussi de R.L. Burnside et de Bob Dylan, de quoi mettre du grain et apporter du relief à des perles multicolores comme « Novlang », « Pourquoi mon Chien… », « Chez Momone », « Question-Piège », « Sunset / Sunrise » ou encore « Sac à Godasses ». Le verbe est élégant, les rimes astucieuses, et le chant souvent chuchoté est un argument de plus pour faire de ce nouvel album un véritable plaidoyer en la faveur d’une reconnaissance, même sur le tard, de cet artiste qui a tout pour convaincre ! |